Vue d’ensemble de OneFootball

Imaginez un site d’info sportive où chaque fan du monde entier trouverait son compte. C’est la promesse de OneFootball, média footballistique allemand lancé en 2008 par Lucas von Cranach, aujourd’hui installé à Berlin. L’application propose scores en direct, statistiques et actualités issues de plus de 200 championnats en 12 langues. Avec plus de 200 millions de fans actifs par mois d’après ses communiqués, OneFootball s’est imposée comme l’une des références globales.

En 2020, elle a même absorbé Dugout – le site vidéo cofondé par Arsenal, Barça, Bayern, Chelsea, Juventus, Liverpool, Man City, PSG et Real Madrid – ce qui lui a apporté 85 millions de nouveaux utilisateurs mensuels et ces clubs prestigieux comme actionnaires.

Quelques chiffres clés 👇

  • Fondée en 2008 par Lucas von Cranach (Bochum, Allemagne).

  • Couvre plus de 200 championnats, dans 12 langues (dont le français).

  • Plus de 200M d’utilisateurs mensuels, fer de lance de l’infosport numérique.

  • Services offerts : scores en direct, suivis de matchs, news, vidéos…

  • Actionnaires-clubs : Real Madrid, FC Barça, Bayern, Chelsea, Juventus, PSG, et même des ligues comme la MLS.

L’ambition Web3 et la réalité cruelle du marché

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Au printemps 2022, OneFootball a joué gros sur le Web3 : 300 M€ levés en série D pour décupler l’expansion dans les produits numériques basés sur la blockchain. Un OneFootball Labs en JV avec Animoca Brands (pionnier NFT) et Dapper Labs a vu le jour, épaulant l’entreprise dans le NFT et la blockchain. Elle s’est offert des partenariats Web3 ambitieux, signant avec la Bundesliga et la Serie A des droits coûteux pour transformer leurs moments vidéo en NFT. On croyait tenir le but en or : créer des expériences numériques inédites pour les clubs, les fédérations et les fans.

  • Investissements Web3 massifs : 300 M€ levés en mai 2022 avec Liberty City Ventures, Animoca Brands, Dapper Labs

  • OneFootball Labs : joint-venture avec Animoca pour développer des NFT et jeux sur la blockchain

  • Accords NFT : droits exclusifs Bundesliga et Serie A pour vendre des “moments” vidéo comme NFT

  • Ambitions : marché numérique mondial du foot, data fans ouvertes, interactivité blockchain.

Mais le succès fut de courte durée. La coïncidence a été cruelle : OneFootball a signé ses contrats Web3 juste avant le grand krach crypto de 2022. Lorsque les deals NFT ont été finalisés, le marché s’est effondré sous nos yeux. L’« hiver crypto » a gelé l’enthousiasme. Bilan : trois vagues de licenciements rien qu’en 2022, faisant chuter l’effectif de ~470 à ~250 personnes. Même la marketplace NFT « AERA » (pour les collectibles de la Serie A) a été fermée en juillet 2023 faute de résultat.

Pire : le fondateur von Cranach s’en est allé en juin 2023, remplacé par Patrick Fischer aux commandes. Fischer l’avoue lui-même : « On s’est brûlés les doigts il y a un an et demi, comme n’importe quelle entreprise dans l’espace Web3 ». Autant de signes qu’il est parfois plus difficile de gérer le feu des ambitions blockchain que de tenir un ballon rond…

OneFootball Club et le token $OFC

Nouvelle stratégie Web3

À l’automne 2024, OneFootball change de tactique. Plutôt que se précipiter sur des NFT narratifs, elle lance OneFootball Club (OFC), un club virtuel Web3 « pour les fans, par les fans » Ce projet est développé sur deux réseaux : Ethereum (pour la sécurité) et Base de Coinbase (pour les transactions rapides et bon marché). OneFootball s’est alliée de nouveau avec Animoca pour son savoir-faire blockchain, et vise cette fois à simplifier l’expérience.

Le token OneFootball Credits ($OFC) est au cœur du dispositif. Il sera un jeton utilitaire ERC-20 sur Ethereum et Base, avec une offre totale de 1 milliard de tokens et un prix de vente initial à 0,05 $. Le FDV (Fully Diluted Valuation) au lancement est ainsi de 50 M$ (1 milliard × 0,05$). La distribution du $OFC est pensée pour les fans : 51 % (510M) pour la communauté et l’écosystème, contre seulement 15,03 % pour la vente stratégique, 7,5 % à l’équipe.. En clair, plus de la moitié des jetons est destinée à récompenser les utilisateurs engagés et à financer des partenariats.

  • Blockchain : token ERC-20 déployé sur Ethereum et Base (Coinbase).

  • Tokenomics : supply 1 000 000 000 $OFC, prix 0,05$ (FDV 50M$).

  • Distribution : 51% (510M) à la communauté/partenaires, 15,03% (150,3M) sale stratégique, 7,5% à l’équipe, 6,5% conseillers, 6% vente publique (community sale), 5,3% trésorerie, 4,45% liquidité, 4,22% contributeurs au lancement.

  • Financement : ICO/IDO sur CoinList fin juillet 2025, 60M de tokens (6%) vendus pour 3 M$.

Engagement des fans et airdrop

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OFC mise tout sur l’engagement fan pour sa distribution. Un système de points baptisé $BALLS récompense la participation des utilisateurs. Concrètement, les fans gagnent des $BALLS en effectuant des actions quotidiennes : check-ins dans l’app, réponses à des quiz sur le foot, partages sur les réseaux sociaux, parrainages (25 BALLS par ami référé), mini-jeux et missions spéciales (par exemple le « Champion Chase » ou des défis NFT). Ces BALLS déterminent l’allocation de $OFC lors du Token Generation Event (TGE) prévu vers Q3 2025. Si jamais, il est encore temps et voici mon lien d’affiliation :

  • Quêtes quotidiennes : connexion daily, réponses à quiz,

  • Social & Réseaux : suivre OneFootball (X/Twitter, Farcaster…), partager du contenu, liker des posts

  • Parrainages : parrainer des amis (chaque inscription validée rapporte +25 BALLS)

  • Jeux et NFTs : quiz ludiques et mini-jeux (ex. OFC Champion), missions NFT ponctuelles pour bonus

  • Leaderboard : un classement public motive la compétition amicale pour décrocher plus de $OFC.

Cet airdrop est conçu pour être accessible à tous – novices ou connaisseurs – et transforme l’activité des fans en jetons concrets. À terme, les BALLS accumulés seront convertis en $OFC distribués : plus vous jouez, plus vous êtes récompensé. Cette approche “gagnant-gagnant” fait que chaque fan actif peut obtenir une véritable part du club virtuel mondial qu’est OneFootball, tout en créant une communauté Web3 vivante autour de la passion du foot.

Partenariats et écosystème Web3

OneFootball Club s’appuie sur des alliances solides :

  • Animoca Brands : expertise blockchain et NFT (suite du JV OneFootball Labs).

  • Mythical Games : partenariat multi-années pour intégrer le jeu mobile FIFA Rivals. OneFootball intègre FIFA Rivals via OneFootball Club pour connecter identités et jetons entre les deux écosystèmes. Par exemple, il sera possible de lier vos données de fan OFC à des objets de FIFA Rivals (kits, chaussures NFT, etc.) et d’utiliser OFC comme moyen de paiement dans les deux univers.

  • Mocaverse (Realm Network) : Avec Animoca, OneFootball lance Football ID, un identifiant on-chain universel pour les supporters. Plus de 200 millions de fans OneFootball pourront bientôt réclamer leur Football ID sous la forme nom.football, agissant comme passeport numérique (sauvegardant leur fidélité et leurs activités), cela ressemble pas mal à Matchain (j’en parle ici). Cette identité décentralisée, exploitant la technologie Realm, sert de base à des avantages (GameFi, NFT, musique…) dans l’écosystème Animoca.

  • Base (Coinbase) : Le token OFC est déployé sur le réseau Base pour garantir des transactions ultra-rapides et à faible coût, favorisant l’adoption grand public. Comme le note OneFootball : l’architecture se veut « frictionless », les wallets sont intégrés sans douleur et le jeton est présenté comme des “crédits” plus qu’une crypto compliquée.

  • FIFA et Adidas : via l’alliance Mythical, OneFootball bénéficiera de la première licence FIFA officielle pour un jeu mobile blockchain. Adidas fournira des skins in-game exclusifs. C’est le genre de collaboration qui attise la confiance et l’enthousiasme autour du projet.

Ces partenariats illustrent la vision de OneFootball de connecter football et blockchain sans barrières techniques : un fan claque trois passes de BALLS, pioche un OFC, et utilise ses tokens partout dans l’univers du jeu.

Défis, leçons et nouvelle approche

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L’expérience Web3 de OneFootball d’avant a laissé plusieurs cicatrices utiles :

  • Mauvais timing et surinvestissement : Investir massivement pendant la bulle crypto, avant l’hiver, a coûté cher. L’entreprise a signé plus de contrats NFT qu’elle ne pouvait en rentabiliser, sans attendre d’avoir vérifié l’appétit du public.

  • Complexité technique : Les NFT de vidéos “moments” n’ont pas trouvé leur public comme NBA Top Shot. En pratique, un an après le lancement de l’AERA, seuls ~50 000 acheteurs ont acquis les 250 000 packs disponibles, ce qui montre que le produit n’a pas su capter le grand public malgré le battage médiatique.

  • Adoption limitée : Face à l’engouement relatif, même des collectionneurs d’AERA se sont plaints du projet, accusant OneFootball (à tort ou à raison) de vanter trop tôt une révolution. Comme le dit Fischer désormais, ils ont « tout comme les autres brûlé leurs doigts » dans le Web3.

En réponse, la nouvelle approche est très différente. Patrick Fischer le résume : l’idée est de faire de OneFootball Club un marché mondial du contenu et des services football, pas seulement une vitrine crypto. Concrètement, cela passe par :

  • Simplicité : cacher la complexité Web3 aux utilisateurs. Utiliser des logins classiques, inscrire les fans avec des pseudos .football, etc. Pas besoin d’expliquer la blockchain à grand-mère.

  • Abstraction des wallets : les portefeuilles sont intégrés « sous le capot » (account abstraction). L’utilisateur voit des crédits OFC dans l’app, pas un token mystérieux à gérer.

  • Focalisation sur l’utilité : OFC est présenté comme des “crédits” pour acheter du contenu, des goodies ou soutenir ses créateurs favoris, plutôt que comme un jeton spéculatif. L’accent est mis sur des récompenses tangibles (goods numériques, expériences exclusives, droits de vote) plutôt que sur des gains financiers.

  • Introduction progressive : Web3 est ajouté pas à pas (quizz, récompenses, mini-jeux) pour accoutumer les fans. Les NFT, avatars et autres gamifications sont encouragés, mais sans jamais forcer la main.

Cette feuille de route pragmatique a déjà donné des signes positifs : OneFootball vise par exemple un million d’utilisateurs Club dès le lancement, en s’appuyant sur sa base de 200M de fans potentiels. La priorité est claire : l’utilité avant la spéculation.

Perspectives

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Au bout du compte, le rêve est audacieux : créer un “graph de données de fans” ouvert et mondial. Chaque supporter aurait sa fiche unique contrôlée par lui (Football ID), les clubs pourraient accéder à des données fiables (avec l’accord du fan), et une économie décentralisée des fans émergerait. Dans ce monde, le fan laisse une empreinte numérique enrichissant son expérience (échanges de contenu, sondages tokenisés, quêtes fandom) et est récompensé en OFC pour sa loyauté.

Bien sûr, les défis restent nombreux : convaincre 3,5 milliards de fans de foot de passer au Web3 est un marathon (3,5 Md est le chiffre de diffusion d’ESPN, par exemple). La volatilité des cryptos et la régulation incertaine pèsent sur l’avenir. Et OneFootball doit aussi composer avec la concurrence (Sorare pour les NFTs, FanAI, etc.) et prouver que son approche centrée utilisateur fait la différence.

Pour l’instant, les indicateurs sont encourageants : un cadre de distribution équitable (community sale aligné sur les termes des investisseurs), des partenariats solides, et surtout la promesse d’une utilité claire (achats in-app, récompenses de fidélité, accès VIP). Avec 200M d’utilisateurs potentiels et des clubs majeurs à bord, OneFootball dispose d’atouts rares en Web3 – à condition de garder la tête sur les épaules.

L’édito de Dayan

En résumé 📰

OneFootball c’est une belle aventure, qui ne lache rien !

Le PSG x OneFootball

L’épopée OneFootball-Web3 est à la fois édifiante et divertissante. D’un côté, un premier carton manqué au goût amer : trop d’ambitions crypto, trop vite, avant le crash.

De l’autre, une revanche en préparation, plus posée et plus intelligente : OneFootball Club mise sur l’expérience fan d’abord, gamifiée et tokenisée ensuite. Si l’entreprise parvient à dissimuler la technobabel sous le maillot du supporter, à donner une vraie valeur aux $OFC et à surfer sur ses bases de fans colossales, elle pourrait bien marquer le but de la transformation numérique du sport.

Sinon, elle devra au moins se dire qu’elle aura tout tenté pour réconcilier le footeux de canapé et la blockchain – et ça, c’est déjà une sacrée passe décisive.

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